La mienne remonte à bien avant Jurassic Park, légèrement un peu avant Le Petit Dinosaure et la Vallée des Merveilles sorti en 1989. La première fois que j'ai vu des dinosaures c'était dans Fantasia de Disney et les vieilles encyclopédies de mes grands-parents, ces gros bouquins bien épais regroupant toutes les merveilles du monde connu, des créatures qui le peuple et qui l'ont peuplé, de son espace infini. Je me souviens des doubles pages dédiées aux dinosaures dans leur look vintage bedonnant, la queue traînant au sol, l'éternel combat du tyrannosaure face au tricératops, le ptéranodon pendu par les pieds ou le plésiosaure avec son cou serpentin (Bon les deux derniers ne sont pas des dinosaures mais ils font partis du folklore). Ces grands manuels qui décrivaient les dinosaures comme des animaux stupides à sang froid, lents et vivants dans un monde violent plongé en permanence dans la brume et les vapeurs toxiques des volcans, à patauger dans des marécages lugubres, attendant la mort. Fantasia m'avait aussi marqué sur ce point. Bref je ne sais pas pourquoi mais quand je voyais ces images, j'étais plus fasciné qu'effrayé, je me disais qu'il y avait eu avant nous, un monde extraordinaire peuplé de géants bien réels, il bien longtemps, dans une ère lointaine, très lointaine... (cf. référence n°1)
Mon engouement pour les dinosaures a continué de se développer avec, comme je l'ai écrit plus haut, Le Petit Dinosaure et la Vallée des Merveilles sorti en 1989 mais que je n'ai vu qu'en 1990 à l'âge de quatre ans. L'histoire tragique de Petit Pied et ses amis, ma première grande aventure avec des dinosaures mais aussi la première fois que je ne les voyais pas patauds et obèses, non, ils étaient vifs, agiles et ça changeait déjà beaucoup. Puis en 1991 s'est tenu au muséum d'Histoire Naturelle de ma ville une exposition sur les dinosaures avec des modèles animés au coeur d'une forêt primaire reconstituée, tout était faux bien sûr, c'était automatisé (cf. la référence n°2) mais cela avait suffit à faire hurler mon frère de terreur et nous obliger avec mes parents à fuir l'expo. C'est également au cours de cette même expo que je suis reparti avec deux dinosaures, les premiers d'une longue série, un stégosaure qui avait plus l'air d'une grenouille mutante à grande bouche et un tricératops noir et rose aux yeux bleus qui fut mon plus fidèle compagnon de jeu durant de nombreuses années (J'ai même fini par lui casser une corne et aujourd'hui elle, oui je disais que c'était une femelle, a pris sa retraite dans un carton stocké chez mes parents). Du made in China bien sûr, mais qu'importe, c'était mes premiers dinosaures!
Fantasia, Disney. |
Crédit photos : Muséum d'Histoire Naturelle de Bourges |
Maintenant que je vous ai posé les bases de ma passion pour les dinosaures, je vais entrer dans le vif du sujet. C'est arrivé en 1993, je regardais le journal de treize heure et Claire Chazal présentait le reportage du film qui allait tout changer, Jurassic Park...
1 - 1993, Jurassic Park:
Pour tout vous dire, de ce que je me rappelle, le reportage ne montrait pas grand chose, en tout cas la seule chose marquante dont je me souviens c'était les deux doigts du T. rex qui glissaient le long de la clôture électrique. Cette seule image m'avait marqué direct et autant vous dire que ce mois d'octobre 1993 a été le plus beau de toute ma vie. Avant même de voir le film, il y avait cette aura, cette ambiance Jurassic Park qui régnait un peu partout et ça grâce à la puissance du marketing de l'époque. Les affiches dans les rues, les rayons jouets de Carrefour et Continent (Qui n'existe plus je pense) rougis par les packaging des jouets Kenner, les goodies au Mc Donald's avec son apatosaure rose et vert gonflable géant installé sur le toit (Qui avait fini par se coucher sur le côté une journée de fort vent), les livres aux stations services Total (Ou Shell, je ne sais plus), les dinosaures étaient partout. Je me revois le jour fatidique avec mes parents, j'avais sept ans, dans le hall bondé de notre vieux cinéma devenu aujourd'hui un magasin de vêtement, attendant de pouvoir entrer dans la salle. Je vous épargne les détails, excitation, bataille pour trouver les meilleures places, chahut, lumière qui se coupe, écran noir, logo d'Universal accompagné du bruit de la jungle... Doum! (Les frissons me reviennent) toujours est-il que je me revois grimper deux fois sur les genoux de mon père, une première fois lors de l'évasion du rex et l'attaque des Explorer et une seconde avec les raptors dans la cuisine. En sortant de la salle, je savais que je venais de voir le film de ma vie, ils étaient là, tellement criants vérités, tellement vivants. Je sais aujourd'hui qu'il s'agissait d'animatroniques mais à l'époque je venais de voir de vrais dinosaures à l'écran et ça changeait tout. Après avoir le film j'ai traumatisé mes parents pour avoir des jouets JP, ils n'étaient pas très fortunés et pourtant ils m'ont offert le plus beau noël de ma vie. Vous vous souvenez des gros catalogues La Redoute de l'époque avec leurs pages de jouets à la fin? Moi oui, notamment celui de 1993 donc lorsque ma mère l'a ouvert devant moi à la double page des jouets Kenner JP et qu'elle m'a dit d'en choisir trois, n'importe lesquels et le père noël me les enverrait au pied du sapin. Choix cornélien et difficile mais j'ai quand même eu au final, le T. rex électronique JP09, la jeep avec son lasso de capture et Robert Muldoon (Qui a fini décapité le pauvre à force de finir dans les mâchoires de JP09) avec le bébé rex. Bref 1993, année de malade, énormément de nostalgie à écrire ces mots. Jurassic Park c'était pour moi la prouesse cinématographique, c'est d'ailleurs le film qui m'a fait aimer le cinéma, qui m'a fait aimer Steven Spielberg et John Williams, souvenirs intarissables. Après ça, ma passion pour les dinosaures s'est envolée, j'ai commencé à en collectionner de toutes sortes, l'année d'après les éditions Atlas sortaient leur collection de livres Dinosaures, avec leurs pages 3D, leurs doubles pages Géants du Passé et leurs squelettes de T. rex et de tricératops fluorescent (Le T. rex avait également une peau pour recouvrir le squelette). Je me souviens même que je créais mon propre parc sur papier. Les dinosaures étaient désormais une partie de moi et j'étais loin de me douter que... Quelque chose avait survécu...
2- 1997, Le Monde Perdu: Jurassic Park:
Là encore, j'ai su qu'une suite de Jurassic Park allait sortir au cinéma au dernier moment (Toujours grâce à Claire Chazal, merci Claire Chazal, mais au vingt heure cette fois), mes parents n'avaient pas d'ordinateur, donc pas de web et à l'époque, les informations circulaient moins, les secrets étaient encore bien gardés. Dans le reportage on voyait le safari avec Tembo, le hummer qui explose, etc. Bref, niveau marketing Le Monde Perdu: Jurassic Park reprenait les codes de son prédécesseurs mais en plus de plus, toujours plus, les rayons de jouets n'était plus rouge mais vert et il y avait du choix (Pas comme avec Mattel aujourd'hui...). Pour le coup j'ai eu mes quelques figurines Kenner avant d'aller voir le film, j'avais été les chercher un mercredi après-midi à Maxi Toys. Eddie Carr avec le bébé tricératops et le stégosaure Dino-Strike JP24, j'aurais aimé la caravane ou le T. rex Thrasher JP29 mais à 11 ans ce n'est pas moi qui avait les finances. J'étais tellement impatient, que je griffonnais des dessins de la caravane ou des dinosaures dans mon cahier d'Histoire-géographie. J'ai été voir le film le vendredi de la même semaine et... Quelle claque! (Malgré quelques points noirs dont je reviendrais dessus par la suite) Le Monde Perdu: Jurassic Park est plus sombre, moins magique mais doté de plus d'action. Isla Sorna c'est un peu l'île rêvée avec ses dinosaures en liberté, sa pléiade d'espèces, sa légende et la peur qu'elle représente. Le Monde Perdu: Jurassic Park est le côté obscur du premier opus malgré son message de rédemption perverti dès les premières minutes sur le site B. Cette suite a pendant longtemps été ma préférée. Le Monde Perdu: Jurassic Park a ce petit côté malsain, un sentiment d'impuissance qu'aucune autre suite ne réussira à me faire ressentir si ce n'est... Battle at Big Rock! Curieusement je ressens beaucoup de mélancolie devant ce film, peut-être parce que tout comme Jurassic Park avant lui, Le Monde Perdu: Jurassic Park avait une fin claire. Hammond faisait son discours poignant et dévoilait les secrets d'InGen au monde entier, on laissait les dinosaures en paix sur leur île, la vie trouvait son chemin... Mais ça c'était sans compter sur Universal et leur seul "faux pas" (Si je puis dire) avec la franchise.
3- 2001, Jurassic Park 3:
Ce qu'ils savent déjà faire depuis les deux premiers films... |
Comme si je pressentais le demi-fiasco que fut cette suite (Je plaisante) Jurassic Park 3 fut le seul film de la franchise que je n'ai pas vu au cinéma. Sortit en août 2001, je ne l'ai vu en VHS qu'au mois de décembre de la même année. Non pas que je n'aimais plus la franchise ou les dinosaures (J'avais adoré Dinosaure de Disney sorti en 2000) mais je n'étais pas dans une bonne période de ma vie et je m'étais un peu perdu. Enfin bref, Spielberg n'est plus derrière la caméra et pour moi Jurassic Park 3 n'apporte rien à la saga si ce n'est le plaisir coupable de revoir Grant et Ellie avec de nouveaux dinosaures. Pourtant ce film amène des idées nouvelles peu ou mal exploitées pour la plupart sans réelles envie de logique ou de liens avec Le Monde Perdu: Jurassic Park. Il s'agit ni plus ni moins d'un film d'aventure avec une famille légèrement niaise, un gosse ultimate survivor plus fort que les participants de Koh-lanta et des gros durs amuse-gueule pour carnivores (Les seuls à mourir d'ailleurs). J'ai aimé certains points quand même, les vélociraptors sont mes préférés de la franchise (Hormis Delta de Jurassic World), les dinosaures gagnent en couleurs mais comme je l'écris plus haut, les idées sont mal exploitées. Les raptors par exemple, nouveau design (Badass faut l'avouer) mais aucune explication sur le pourquoi du comment, la scène de la volière est géniale mais là encore ça ne fait pas le lien avec la fin de son prédécesseur, la scène de l'administration embryonnaire bâclée, le spinosaure surpuissant qui pète une clôture hérissée de pointe mais qui fracasse pas le local de la volière. Alors je sais que ce film a eu énormément de problèmes lors de sa production, etc. mais quand même. Bon après ce n'est pas non plus un nanar mais il n'apporte rien, c'est juste un petit film d'aventure sur Isla Sorna. Je me souviens d'ailleurs de la foule de questions que je m'étais posé à la fin de mon premier visionnage, m'inventant des réponses dans les fictions que j'écrivais et il aura quand même fallu attendre dix-sept ans pour en avoir de concrètes sur ce film grâce au background de Jurassic World: Fallen Kingdom via le site viral du Dinosaur Protection Group. Jurassic Park 3 devait initialement s'appeler Jurassic Park: Extinction... Ce qu'il a très bien réussi à faire durant treize ans avec la saga...
4- 2015, Jurassic World:
Après Jurassic Park 3, les rumeurs d'un quatrième opus et les scénarios foireux n'ont cessé de circuler sur la toile. Pour moi, la saga était morte et je m'étais tourné vers les romans que je n'avais jamais lu depuis tout ce temps (Erreur fatale, pauvre de moi!). Contre toute attente, en 2014, Universal annonce officiellement un quatrième volet, le titre n'est pas encore dévoilé mais le nom de Colin Trevorrow circule. Il sera désormais le nouveau papa du second arc de la franchise. En effet, Jurassic Park s'est éteint définitivement et laisse la place à l'ère Jurassic World! Dans la foulée, je créais Jurassic World News France afin de suivre les actus du tournage de ce nouvel opus, très attendu après une absence si longue de la franchise au cinéma. Je peux vous dire que mon état d'esprit lors du tournage du film a joué les yo-yo tout du long. Allant de l'euphorie à la colère monstre notamment sur le sujet de l'hybride, le fameux Diabolus rex qui sera finalement le terrifiant Indominus rex. De base, j'étais catégorique, je ne voulais pas d'hybrides dans la franchise, c'était mort. J'avais eu trop peur du scénario avec les dinos-humains dégueulasses. Quand les premières rumeurs de dinosaures hybrides ont fuités pour Jurassic World, je ne voulais pas y croire, je voulais un allosaure ou un giganotosaure dans le film, pas d'hybride! Impossible! Jamais Spielberg ne laisserait faire ça! Sauf que... Ben c'était son idée et si Colin Trevorrow ne l'avait pas freiné on se serait tapé des troupeaux de stégocératops vagabondant gaiement dans la jungle. Du coup, lorsque l'officialisation de l'hybride a été faite, j'ai pété un câble "Trevorrow a ruiné mon enfance!" "C'est pas Jurassic Park!" "J'irais pas voir cette merde au cinéma!" "J'ai pas attendu quatorze ans pour me taper un hybride je veux des vrais dinosaures!" (Ironique comme le disait Palpatine lorsqu'on sait que les dinosaures de la saga ne sont pas de vrais dinosaures au sens propre du terme, mais c'est un autre débat) etc. etc. etc. bon en fait oui j'avais raison sur un point, Jurassic World c'est pas Jurassic Park et non Colin Trevorrow n'a pas ruiné mon enfance, il a juste puisé les bases de Jurassic World dans le vivier d'origine, à la source même de toute la saga, les romans de Michael Crichton. Parce que si dans mes souvenirs le terme hybride ou modifications génétiques ne sont pas clairement dit dans le roman, les sous-entendus y sont nombreux notamment dans le chapitre intitulé version 4.4 où Wu et Hammond discutent sur l'aspect des dinosaures. Wu voulant créer le genre de dinosaures qu'aimeraient voir les visiteurs, parlant de modifications corporelles et mentales pour que ses créations ressemblent le plus à l'idée qu'ont les gens des dinosaures, des animaux lents et stupides et pas des animaux vifs et intelligents, tout ce que le Hammond du roman réfute, affirmant que ses dinosaures sont de vrais dinosaures, ce que désapprouve Wu en parlant de copie de la nature, ce que Hammond... Enfin bref vous m'avez compris. Colin Trevorrow avait les bases de son Indominus Spielbergien dans les romans de Crichton. C'est à partir de ce moment, après avoir décortiqué le roman, que l'idée de l'hybride ne m'est plus paru si stupide et c'est ce qui fait aussi à mes yeux de Jurassic World, l'un des meilleurs films de la franchise.
J'ai été voir le film le jour de sa sortie, deux fois et c'était juste grandiose. Jurassic World a su remettre au goût du jour les thématiques de Jurassic Park en les intégrant aux questionnements d'un monde en perpétuel évolution. Avons-nous le droit de réduire des animaux à l'état d'attractions? Avons-nous le droit de soumettre des animaux pour en faire des armes de guerre? Dans un contexte où tout est obsolète très vite, trop vite, où la société de consommation en demande toujours plus, Jurassic World, à l'instar de notre triste réalité, nous montre un univers où les gens sont lassés de voir des dinosaures en cage depuis plus de dix ans, ils veulent de l'inédit et du sensationnel et c'est en ça que la technologie scientifique d'InGen et du Dr Wu, le génie du génétique, vient en aide à la demande croissante du "toujours plus grand, toujours plus fort" et Jurassic World nous transmet ce message via l'Indominus rex mais aussi avec le combat final ou s'affrontent le moderne et l'ancien, la nostalgie et le renouveau. Renouveau avec le parc ouvert, renouveau avec l'Indominus, renouveau avec le nouveau point de vue vis à vis des raptors, autrefois créatures implacables, aujourd'hui animaux intelligents, mortels mais fragiles, destinés à finir en arme de guerre aux conséquences tragiques que nous connaissons tous. Là où les raptors des trois premiers films représentaient une des pires menaces pour les humains dans Jurassic World, l'un d'eux mêle dangerosité et empathie à la fois, Blue, le lien qui permet aux Hommes de découvrir une autre facette de ces animaux. Blue est le raptor le plus développé de la saga, elle est à part entière et c'est ce qui en fait un des points forts de l'arc Jurassic World.
Avec le succès planétaire de Jurassic World, il était évident qu'une suite allait voir le jour, Colin Trevorrow avait déjà planifié sa trilogie mais avec Jurassic World Fallen Kingdom, la saga prenait un tournant irréversible...
5- 2018, Jurassic World: Fallen Kingdom:
Trois ans après Jurassic World, la saga a retrouvé un nouveau souffle, la dinomania est de retour et Mattel a éradiqué les dinhorribles de chez Hasbro a grands coups de Colossal T. rex (Ma collection JP n'a jamais été aussi florissante malgré la difficulté de choper ces foutus Mattel). Colin Trevorrow, toujours scénariste et producteur, laisse la caméra à un génie de la noirceur, Juan Antonio Bayona. Et qu'est-ce que Juan Antonio Bayona a fait avec Jurassic World: Fallen Kingdom? Tout simplement un film sombre et puissant, une sorte d'hommage poétique à Jurassic Park, un dernier adieu à chaudes larmes à l'île de notre enfance, au parc de nos rêves et aux idéaux merveilleux d'un vieux milliardaire excentrique.
Lorsque je suis allé voir Jurassic World: Fallen Kingdom au cinéma, j'ai eu l'impression en sortant de la salle, de lâcher la main au gosse de sept ans que j'ai été en 1993, ce petit gamin complètement chamboulé à vie par l'émerveillement que m'avait procuré Jurassic Park. Désormais le destin des dinosaures autrefois craints, reposait entre les mains d'hommes avides et sans scrupules face à une poignée d'autres voulant leur offrir un avenir meilleur. Jurassic World: Fallen Kingdom a joué sur la nostalgie comme l'avait fait Jurassic World mais il apportait lui aussi de nouvelles thématiques tout en poursuivant celles plantées par son prédécesseurs comme la question des hybrides de guerre. L'indoraptor est-en cela une merveilleuse saloperie, mais est-il pour autant détestable? Le dragon noir de Bayona n'est guère plus qu'un pantin véloce soumis à un laser mais devient très vite un terrible psychopathe dès que sa chaîne est brisée. J'aurais encore beaucoup de choses à dire sur ce cinquième opus tant il est symbolique pour l'ensemble de la saga, élément charnière des deux arcs de la franchise mais il laisse également de nombreuses questions en suspens. Que va devenir la technologie du Dr Wu maintenant qu'elle est accessible à tous? Quel avenir pour les dinosaures? Auraient-ils dû mourir dans l'ombre du Mont Sibo?
Quand j'ai quitté la salle donc, je laissais ce petit bonhomme et toute la part de rêve qu'il représentait avec le brachiosaure sur le quai du dock est d'Isla Nublar, emporté par le volcan. Le parc n'était plus, l'île n'était plus, et avec elle partait mon petit moi de 1993, laissant la place au moi d'aujourd'hui, celui qui se posait toutes ces questions plus sérieuses sur l'avenir et la fin de ma saga bien-aimée. Car que va-t-il se passer après tout ça? Maintenant que les dinosaures sont chez nous? Eh bien Colin Trevorrow nous a laissé entrevoir le futur de Jurassic World 3 par le biais d'un court-métrage au message clair, Battle at Big Rock...
5.2- 2019, Battle at Big Rock:
Welcome to the new era... |
Depuis que Colin Trevorrow est en charge de la saga et plus particulièrement de l'arc Jurassic World, le bonhomme aime nous prendre à contre-pied, tandis que "l'univers étendu" de la saga se développe en spectacle avec Jurassic World Alive et sur petit écran avec Lego Jurassic World: Legend of Isla Nublar (Non canon) et la future série Netflix Jurassic World Camp Cretaceous, une rumeur circulait depuis plusieurs mois concernant un étrange projet nommé Battle at Big Rock. Ce projet secret n'était autre qu'un court-métrage, une première pour la franchise, faisant le lien Jurassic World: Fallen Kingdom et Jurassic World 3, en cours de pré-production au sein des studios Pinewood. Diffusé le 15 septembre, Battle at Big Rock a tout écrasé sur son passage, dévoilant un avenir incertain pour les dinosaures comme pour les humains.
Qu'on se le dise, j'ai particulièrement apprécié ce court-métrage. Les "vrais" dinosaures (là encore façon de parler) retrouvent une place centrale via les tragiques événements qui ont secoués le parc national Big Rock, un an après l'évasion des dinosaures rescapés d'Isla Nublar du manoir du défunt Benjamin Lockwood. Bien que des observations éparses de dinosaures ait eu lieu en Californie, il s'agit là de la première grosse altercation entre humains et dinosaures depuis Jurassic World Fallen Kingdom. De base, je n'ai jamais vraiment été pour l'introduction des dinosaures sur le continent, mais dès que j'ai su que Jurassic Park 4 s'appellerait Jurassic World, je devais me faire à l'idée que ça finirait par arriver (Avec ou sans vous messieurs). Au départ, je me suis demandé pourquoi les autorités n'avait rien tenté pour endiguer la menace que pouvait représenter des dinosaures au milieu des humains et puis je me suis souvenu que depuis les événements du Monde Perdu, jamais les autorités n'ont bougé le petit doigt, si ce n'est pour mettre Isla Sorna dans une quarantaine toute relative ou stopper l'attaque des ptéranodons de Jurassic Park 3 au Canada. Les grandes instances se sont toujours contentées du minimum syndical et même dans Jurassic World: Fallen Kingdom, elle n'interdisent pas une opération privée de venir en aide aux dinosaures. C'est là où le parallèle avec la réalité est assez saisissant puisqu'il est difficile de nos jours de stopper certaines espèces invasives, agissant des fois bien trop tard, une fois que le mal est fait. Les forêts de Californie sont vastes et une fois dispersés, les dinosaures, aussi gros soient-ils, sont difficile à repérer.
Battle at Big Rock a ce côté malsain que je ressens quand je regarde Le Monde Perdu: Jurassic Park avec cet héritage visuel de Bayona qui renforce le chaos à venir. On sent que ce n'est pas naturel de trouver un T. rex dans les rues de San Diego, un allosaure devant sa caravane ou un ptéranodon qui becte votre colombe de mariage, c'est déstabilisant. La pire scène post-générique pour moi étant la petite fille qui hurle de peur pourchassée par les compsognathus tandis que son père filme et rit. L'ordre naturel est bouleversé, d'autres altercations humains dinosaures vont forcément se produire, l'équilibre des forces peut-être sur le point de changer. D'ici Jurassic World 3, les dinosaures vont continuer à se reproduire, à l'instar des nasutocératops, et nulle ne sait encore ce qu'il est advenu des dinosaures et du matériel génétique vendus aux enchères.
Au final je classe la saga en deux grands arcs, l'arc Jurassic Park et l'arc Jurassic World. Bien qu'adorant Jurassic Park et Le Monde Perdu: Jurassic Park, je préfère la structure narrative de l'arc Jurassic World, on sait où on va et comment on n'y va, chose que je n'ai pas retrouvé dans l'arc Jurassic Park. Par exemple quand on regarde le premier film, il se suffit à lui-même, il n'a pas besoin de cinq films de plus derrière. Si on fait abstraction de ces derniers, à la fin de Jurassic Park tout laisse penser que c'est terminé, les dinosaures vont mourir à cause du manque en lysine et personne ne sera jamais au courant de ce qui s'est passé là-bas. C'est là que je fais quelques reproches au Monde Perdu qui, bien qu'il soit une suite magistrale, reste une suite marketing qui veut en faire toujours plus, tirant une balle dans le pied à Jurassic Park et aux propos de John Hammond. Si on suit la logique, d'après ce que dit Hammond, il n'existe qu'une île, Isla Nublar, tout est réalisé là-bas au sein du laboratoire du centre des visiteurs hors, dès le début du Monde Perdu, Isla Sorna sort de nulle part. Alors certes, la façon dont cela est amené reste plausible mais elle fait quand même passer Hammond pour un menteur. Vous me direz, les paroles de Simon Masrani concernant les dernières volontés de Hammond vont à l'encontre du discours de ce dernier à la fin du Monde Perdu mais bon si Hammond a su cacher l'implication de Benjamin Lockwood dans le projet Jurassic Park et si il a délibérément menti concernant l'existence du site B alors Masrani a très bien pu déformer les propos du défunt milliardaire pour se donner bonne conscience. Quant à Jurassic Park 3... Euh non... Je préfère pas...
Au final j'affectionne chaque films de la franchise de façon différente, chacun à ses points positifs et négatifs, ses incohérences mais ils forment un tout, un univers riche qui questionne, émerveille, surprend, effraie. La franchise Jurassic Park c'est un morceau d'ambre avec un moustique à l'intérieur vieux de vingt-six ans déjà et je prends toujours plaisir à la regarder, en parler ou l'écrire. Et chacun d'entre vous y trouvera forcément une part de son ADN.
Des fois je me dis que le gosse de sept piges que j'ai laissé sur Isla Nublar doit sacrément bien s'éclater à chevaucher son brachiosaure à travers la jungle, partagé entre rêve et souvenir d'enfance mêlés à une pointe de trentenaire nostalgique.
Des fois je me dis que le gosse de sept piges que j'ai laissé sur Isla Nublar doit sacrément bien s'éclater à chevaucher son brachiosaure à travers la jungle, partagé entre rêve et souvenir d'enfance mêlés à une pointe de trentenaire nostalgique.
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