La troisième saison de Jurassic World Camp Cretaceous démarre donc avec la tentative de traversée de l'océan par les enfants à bord d'un radeau de fortune, tentative rapidement échouée qui va pousser le petit groupe à chercher d'autres solutions pour finalement se décider à reconstruire un nouveau radeau. Ce début de saison n'est pas particulièrement poussé. C'est long, presque ennuyeux si on exclu le passage avec les dimorphodons. L'étrange fausse rivalité entre Yasmina et Brooklyn qui sort un peu de nulle part alors que tout semblait aller dans la saison précédente était un peu cocasse mais pas vraiment utile car vite effacée. Bref, des petites choses comme ça qui font que ça ne décolle pas tout de suite. Les enfants découvrent tout de même le yacht des braconniers laissé à l'abandon le long de la côte. Ils finissent donc par le récupérer et veulent s'en servir pour rejoindre le Costa Rica. C'est à partir de là que les choses deviennent intéressantes.
En effet, tapis dans la jungle, une menace grandissante est en train de perturber l'écosystème de l'île. C'est une nouvelle fois Darius qui remarque que quelque chose ne va pas dans le comportement des dinosaures. Les compsognathus ont déserté le campement et voilà que des ouranosaures, paisibles herbivores et nouvelle espèce dans le lore Jurassic Park/Jurassic World, attaquent les rescapés. J'ai beaucoup apprécié ce passage dans la brume où des dinosaures herbivores peu communs en temps normal et dont le physique n'est pas intimidant à l'instar des ankylosaures ou autres sinocératops, deviennent une menace non négligeable. De plus, leur design était vraiment cool et les petits clins d'oeil au spinosaure de Jurassic Park III lorsqu'ils se mettent à nager étaient sympathique.
Je ne vais pas vraiment trop m'attarder sur le début de cette saison. Dans les grandes lignes, le bateau est endommagé, il faut réparer le bateau, le bateau n'a plus de carburant, il faut trouver du carburant pour le bateau. Une succession de petites péripéties avec en arrière fond la menace représentée par E750 qui se rapproche au fil des épisodes. Ce qui est intéressant en revanche à ce moment là c'est la découverte de la tour du père de Kenji, que ce dernier avait omis de citer dans les deux saisons précédentes alors qu'elle aurait largement pu servir de havre de paix aux enfants à la vue de tout le confort qu'elle peut offrir. Cependant, ce lieu offre également un des meilleurs moments de la série à mes yeux, l'attaque des monolophosaures. Seconde nouvelle espèces dans cette troisième saison, les monolophosaures sont vraiment stylés et toute l'action autour d'eux dans les conduits d'aération, les cages d'ascenseurs, le garage des limousines était vraiment bien amenée. Entre passages claustrophobiques et parties de cache-cache, vraiment jouissif et dans la lignée de ce qu'on pourrait retrouver dans les films de la saga.
Concernant les personnages. Il y a encore de l'évolution et je ne parle pas uniquement au niveau des looks, entre petite barbe naissante, cheveux qui poussent ou habits sales. Non je parle de leur manière d'être traité. Kenji qui fait son Kenji mais qui au fil des épisodes prend des responsabilités, finissant même par devenir plus sérieux à la fin de la saison, signant une fracture entre lui et Darius, fracture qui se faisait déjà ressentir au cours des épisodes. Sammy qui s'inquiète pour sa famille et qui a enfin un intérêt dans la série. Ben, tiraillé entre le fait de quitter Nublar et de perdre son courage où rester avec Bumpy et vivre en ermite solitaire mais heureux, Brooklyn qui poursuit sur la voie de l'écoute et de l'entraide, se détachant peu à peu de son égocentrisme et enfin Yasmina, le personnage le plus travaillé à mes yeux dans cette saison, qui fait preuve d'un grand courage et qui se laisse enfin le droit de croire en l'amitié. Le seul que j'ai trouvé un peu en retrait dans cette saison c'est Darius. Bien qu'il finisse enfin par expier ses remords concernant le fait qu'il se sentait responsable de la disparition de Ben à la fin de la saison 1 en pensant l'avoir abandonné, le petit garçon reste cantonné au rôle du débrouillard de la team, toujours à trouver des solutions qui sauveront tout le monde, camarades et dinosaures compris, peut-être au détriment des sentiments et opinions de ceux qui l'entourent. Reste tout de même le fait que tous sont attachants à leur manière même si j'ai un coup de coeur pour Kenji, Brooklyn et étonnamment dans cette saison, Yasmina.
Autre personnage intéressant cette saison, le Dr. Henry Wu bien sûr. Il n'apparait pas longtemps mais il semble différent de ce que l'on peut voir dans les films Jurassic World. On le voit ici faire presque preuve d'empathie pour ses dinosaures. Même si il reste très orgueilleux, je l'ai trouvé moins froid que dans la saga ou la première saison. On sait donc désormais qu'il est revenu sur Nublar afin de récupérer ses travaux lors de la mission de collecte d'échantillon de l'Indominus rex et que six mois après la chute du parc, il travaillait déjà pour Eli Mills, ce qui peut laisser penser que le curateur de Benjamin Lockwood était déjà en relation avec Wu et par la même occasion Hoskins lors de la création de l'indominus
Je vais maintenant m'attaquer à l'élément central de cette saison, teasé depuis la saison 1, menace ultime pour le groupe et pour l'île toute entière, E750 aka Scorpius rex. Si vous pensiez que l'indominus était un monstre, je vous assure qu'à côté de E750, il paraît presque trop gentil. Premièrement, Scorpios rex est absolument dégueulasse (You're one ugly motherfucker!). Mais son design est quand même réfléchi, poussé à l'extrême dans ce que la science peut faire de plus laid. C'est le premier hybride créé par Wu, c'est une erreur génétique, une imperfection totalement imprévisible. Si l'on suit la timeline officielle de Jurassic Park/Jurassic World, un premier hybride est créé par Wu le 5 avril 2009 et il est désormais presque sûr qu'il s'agit de E750. La création de E750 ne fut connu que de Masrani et des équipes de scientifiques travaillant avec Wu. Pourquoi? On ne le sait pas vraiment. Dans le canon d'origine, Masrani a demandé à Wu de créer l'indominus en 2012 afin de célébrer en grandes pompes les futurs 15 ans du parc. C'est également à ce moment là que Vic Hoskins se sert de cette demande pour que Wu fasse de l'indominus, la base de son projet visant à créer des hybrides miniatures pour en faire des drones de combat. Idée qui sera poursuivi ensuite par Eli Mills, conduisant à la création de l'indoraptor. Quoiqu'il en soit, en voyant E750, Masrani a refusé de le présenter dans le parc car trop laid et lorsque l'hybride a fini par attaquer son créateur, le multimilliardaire a ordonné qu'il soit détruit, ce que Wu ne fit bien évidemment pas, préférant le cryogéniser et nous savons tous comment ça s'est finit dans la saison 2.
La composition génétique du Scorpius rex est assez méconnu. On sait qu'il possède de l'adn de poisson scorpion ce qui lui vaut son nom et le fait d'être venimeux comme l'indique Henry Wu dans la série. Il n'est pas difficile d'imaginer qu'il doit également posséder de l'adn de vélociraptor au vue de ses griffes rétractiles et peut-être aussi de l'adn d'abélisauridés lorsque l'on voit la forme de son crâne. À sa façon de détecter les corps chauds et même toutes sources de chaleur, Scorpius rex doit également posséder de l'adn de serpent. On ne peut que spéculer bien sûr, mais il est le brouillon de ce que seront plus tard indominus et indoraptor donc il doit bien avoir quelques gènes en commun avec ces derniers (EDIT: La composition du Scorpios rex a été en partie dévoilée par le showrunner de la série Scott Kreamer. E750 possède donc les ADN de grenouille arboricole, de poisson scorpion, de vélociraptor, de T. rex, de carnotaure et diverses autres composants encore inconnus). Scorpius rex possède également une capacité somme toute absolument charmante et je vous conseille de bien la retenir car il se pourrait bien que nous retrouvions ce phénomène dans Jurassic World Dominion chez un de nos dinosaures favoris (Je ne fais que supposer à ce niveau mais... Enfin vous voyez quoi.) En effet, Scorpius rex peut se reproduire par parthénogénèse. Alors qu'est-ce que la parthénogénèse me direz vous? Eh bien c'est à ce moment là que je vais jouer mon Monsieur ADN et tenter de vous expliquer simplement le phénomène car je vous avoue que je m'y perds aussi un peu.
La parthénogénèse c'est la capacité pour un organisme femelle de dupliquer une cellule femelle appelée gamète pour en faire un autre être vivant. Un procédé de reproduction asexuée que l'ont peut retrouver chez certains insectes (pucerons, abeilles, etc.), reptiles (serpents, lézard queue de fouet, varan de Komodo, etc.), poissons (requins), oiseaux (dinde) et amphibiens. C'est un genre de clonage sans être vraiment du clonage, disons simplement que c'est un des nombreux chemins que la vie a emprunté pour s'épanouir. Vous me suivez ? Donc retenez bien, parthénogénèse, oui oui, parthénogénèse. Toujours est-il que E750 possède donc cette capacité et qu'elle a eu la merveilleuse idée de nous pondre un petit qui a grandit plus vite que Bumpy alors qu'elle était déjà sous accélérateur de croissance. Ah Mère Nature! Toujours dans les bons coups pour répandre le chaos et bien rappeler aux hommes leurs erreurs perpétuelles.
Mais trêve de plaisanterie. E750 c'est vraiment une saloperie. Vous trouviez que dézinguer tout un troupeau d'apatosaures avec l'Indominus rex dans Jurassic World c'était du cheaté? Qu'à cela ne tienne. Rien qu'à eux deux, le kill Count Dinosaurs des Scorpius rex dépassent tout ce que vous pouvez imaginer. Et tout y passe! Cératosaure, gallimimus, brachiosaure, parasaurolophus etc., c'est buffet à volonté avec option open bar intégrée. Par ailleurs, si la majorité des attaques sur dinos sont masquées par la végétation, certaines sont bien voyantes et au bout d'un moment j'ai trouvé ça légèrement dérangeant tant les deux créatures pouvaient amener une véritable extinction sur l'île. Quasiment toutes les scènes de nuit avec les Scorpius sont effrayantes et riches en tension que ça soit lors des chasses ou l'attaque du camp des enfants. Ces vicelards lancent des pointes empoisonnées, grimpent aux arbres, sont très rapides et bien qu'ils semblent moins intelligents que indominus ou indoraptor, ils en ont quand même dans le crâne. Grâce à eux, j'ai enfin ressenti une vraie menace sur le groupe et j'ai enfin pu m'inquiéter pour eux, notamment Sammy lorsqu'elle se fait empoisonner. Un sentiment que je n'avais pas ressenti depuis la chute de Ben du monorail suite à l'attaque des ptéranodons. Heureusement, Scorpius rex a des points faibles comme son attrait hypnotique pour les gros points chaud ou son manque cruel d'instinct maternel qui la pousse à se foutre sur la tronche avec sa progéniture.
Donc Scorpius rex je valide pour le format de Camp Cretaceous car la bête a vraiment été bien amené tout au fil des saisons ce qui fait que son apparition est bien marquante. Tellement marquante que j'ai du mal désormais à imaginer ce qui peut se passer pour la saison 4. Mais bon, heureusement que nous n'en reverrons pas dans les films car la recette des hybrides devient quand même rébarbative.
Niveau "vrais" dinosaures nous avons donc les traditionnels herbivores du début du show, deux nouvelles espèces que sont ouranosaure et monolophosaure, cératosaure, dimorphodons, ptéranodons, mosasaure, compys, T. rex, un petit caméo que j'ai trouvé drôle avec les baryonyxs Limbo et Chaos (La faute à pas de chance mec) et nous revoyons une fois de plus Blue, dans un rôle un peu plus conséquent que les deux précédentes saisons. La femelle raptor nous offre deux scènes vraiment émouvantes, réminiscence du lien qu'elle avait avec Owen du temps de Jurassic World. De plus, sa présence nous fait revenir au coeur de l'âme de Jurassic Park, le vieux centre des visiteurs. Ahlala! Revoir un raptor dans cet environnement ça fait quelque chose. Les équipes de la série ont vraiment bien exploité les lieux, nous offrant de gros moments nostalgiques. Entre la réinterprétation de la scène de la cuisine, le combat final entre Blue et les Scorpios sous la rotonde, du grand art.
Scénaristes vraiment très malins sur cette saison puisque la fin de cette dernière fait directement le lien avec la scène d'ouverture de Fallen Kingdom. Alors tout n'est pas non plus génial. Bien que Camp Cretaceous se veuille canon aux films et sa timeline, certaines incohérences mineures et situations un peu loufoques font que j'ai un peu de mal à considérer le tout comme du canon pur et dur. De mon point de vue, il y a des choses qui peuvent passer à la trappe (Yolo la chevauchée fantastique des ankylosaures dans l'épisode 10 sur fond de discours nian nian de Ben sur l'asymétrie de Bumpy) mais c'est à chacun de se faire son idée et de prendre tout en considération ou de voir la série comme du soft canon (Ou de ne pas la considérer du tout).
Les deux derniers épisodes sont un peu brouillons pour ma part, j'ai l'impression que tout se mélange d'un coup et qu'il n'y a plus grand chose à raconter après la mort des deux scorpius, du coup ça fait un peu on comble les trous avec ce qu'on a c'est à dire la représentation du Cadre noir de Saumur avec des ankylosaures et un mercenaire revanchard sur une gamine et qui veut écraser tout le monde avec son hélicoptère. Bref, toujours est-il que les enfants finissent par quitter l'île après un dernier adieu touchant à leur mascotte Bumpy (Qui j'espère était à bord de l'Arcadia) et grâce au yacht réparé, prennent la direction du Costa Rica avec en leur possession, les recherches du Dr. Wu et un passager clandestin. Saison 4, round final? Probablement, mais avec une intrigue qui semble continentale désormais. Hâte de voir ce qui nous sera réservé.
Pour ce qui est de la série d'un point de vue générale, je constate toujours de grosses inégalités dans l'animation et toujours ce manque cruel de décors intérieur. En revanche, j'ai trouvé l'ambiance dans la jungle bien plus angoissante que dans les autres saisons du fait de la nuit quasi permanente, la tempête et le ciel sombre. Les quelques jumpscares ont aussi bien accentué l'ambiance Jurassic (Enfoirés de monolophosaure et de compys!).
Cette saison contient énormément de clin d'oeil à l'ensemble de la saga avec ses plans rappelant Jurassic Park III, ses hommages à Jurassic Park, ses scènes avec Blue faisant directement le lien avec Jurassic World et Fallen Kingdom ou encore certains moments qui semblent avoir été repris des concepts arts non utilisés de The Lost World. Le roman d'origine n'est pas en reste puisque dans la série, le centre des visiteurs de Jurassic Park se veut être un lieu hanté où d'après une légende urbaine, John Hammond serait mort dévoré par des compys après s'être foulé la cheville. Un clin d'oeil direct au roman de Michael Crichton où le John Hammond de l'ouvrage tombe dans un fossé en pensant voir le jeune rex et finit dévoré vivant par des procompsognathus après s'être effectivement foulé la cheville.
En conclusion, si l'intrigue de cette saison 3 peine à démarrer, elle gagne en intensité au fil des épisodes malgré quelques longueurs et un final plutôt chaotique qui se perd dans ses péripéties. Parfois dérangeante, malaisante et oppressante du fait de la présence terrifiante de Scorpius rex, elle est bourrée de clins d'oeil et refait le lien avec la grande histoire là où la saison 2 s'en éloignait au profit de sa propre identité. Dotée de scènes très efficaces tant au niveau de la tension, du frisson et de la nostalgie, cette saison 3 offre des séquences que l'on pourrait retrouver dans les films tant elles ont su capter l'essence des Jurassic Park/Jurassic World. Reste tout de même quelques maladresses qui n'entachent cependant pas l'envie de suivre les aventures de Darius, Kenji, Brooklyn, Ben, Sammy et Yasmina jusqu'au bout.
Jurassic World Camp Cretaceous saison 3: 7.5/10
Aucun commentaire :
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.